Les plans de lancement du V2

 

  V1 et V2 sont devenus pour Hitler des « armes miracles » : il y voit des instruments de vengeance pour répondre aux bombardements alliés des villes allemandes, et des armes décisives pour retourner le cours de la guerre au moment où le IIIème Reich recule sur tous les fronts.

 

« A armes exceptionnelles, se doit de répondre moyen exceptionnels… »

Voilà la théorie d'Adolf Hitler en 1943, une fois averti de la capacité du III° Reich à produire les V2 en masse…

  A ce stade de la Guerre, Hitler espère réduire Londres en cendres pour contraindre l’Angleterre à cesser le combat, puis concentrer ses forces contre l’URSS jusqu’à la victoire finale.

 

                                                      

                                                    

  Il existe deux possibilités pour tirer les V2 contre Londres, les ingénieurs préfèrent des installations protégées en raison de la durée de préparation au tir ; les militaires eux sont favorables à des unités mobiles motorisées, difficiles à détecter par l’aviation alliée. En novembre 1942, Hitler tranche en faveur des bunkers. Un choix identique est fait pour déployer la bombe volante en juin 1943. A la fin de l’année 1943, l’organisation Todt, division d’élite des sapeur SS responsable de toutes les infrastructures européenne, entreprends l’édification de 9 bunkers destinés aux armes nouvelles et de 96 bases de tir pour la bombe volante sur les côtes de la Manche, du Cotentin à la frontière belge : ce sont les Constructions Spéciales. .

  Malgré la décision d’Hitler, des militaires préparent un déploiement par unités motorisées. La réduction de la durée de préparation au tir permet à cette solution de s’imposer lors de la campagne opérationnelle à partir de septembre 44.

 

 En fin 1943 près de 300 000 hommes travaillent sur les chantiers de l’organisation Todt en France. Une main d'œuvre qui se voit « stockée » sans limite (constituée de résistants, juifs, opposant politique…) provenant du STO ou dans les camps de concentration tel  Dora, ou encore l’usine souterraine Mittelwerk  Les conditions hygiéniques sont déplorable :

-Travail de 12 heures par jour

- Température moyenne de 7° C

- Humidité

- Air saturé de poussière

- Brouillard

- Odeur permanente de gaz brûlés, d’acétone, d’acide cyanhydrique, de graisse  et d’excréments

- Bruit

- Famines

- Maladie (ulcères, œdèmes, tuberculose etc.)

- Exécution pour dissuader les prisonniers de saboter les fusées 

 

La Coupole  et le Blockhaus d’ Eperlecques  sont deux noms parmi les  9 bunkers destinés aux armes nouvelles :

 

La Coupole

 

 

 

  La Coupole  est située près de Wizernes  dans le Nord de la France. Un Nord de la France d'importance stratégique puisque situé a quelques 250km de Londres et de l’Angleterre, soit la portée approximative d’un V2 et V1.

  Elle fut construite  a partir de 13  avril 1943 par 1300 ouvriers forcés. Elle devait constituée plusieurs  galeries, de trois étages  protégée par des murs de béton large et un toit de 5m d’épaisseur capable de résister aux bombardements.

 

  La Coupole était censée lancer 14 V2 en même temps qui devaient être stockés dans la chambre de stockage sans leurs têtes explosives, puis acheminés par voie ferré, dans le centre de tir, là ils étaient équipés de leurs charges puis lancés .

Mais aucun d’eux furent lancés…

 

 

 

Le Blockhaus d’Eperlecques

 

  Il est situé prés de Saint-Omer, situation favorable par sa forêt à contrepente par rapport à l'Angleterre et par son alimentation en électricité très favorable avec des lignes à hautes tensions qui passaient dans ce secteur, et enfin un réseau routier très satisfaisant dans toute la région.

  Ce blockhaus est desservi pas un réseau de chemins de fer qui amène les V2 dans la salle de stockage, ces derniers passent ensuite dans la salle d’assemblage avant de faire le plein de propergol grâce à sa propre réserve d’oxygène liquide. Les V2 peuvent ainsi toucher Londres.

Sa construction débuta en mars 43 et sera finalement abandonné en juillet 44.

  Du haut de ses 33m et de ses 216m de long, il devait lancé  50 fusées en 24 h ...Cette construction est laissée aux soins de l’ingénieur allemand et « Oberstleutnant » Thom   qui devra faire face lors de la construction aux bombardements alliés. Cependant, celui-ci adopte la technique de la « Tortue », technique efficace qui consiste à construire d’abord le toit, le maintenir en l’ air avec des grue , et des piliers construit rapidement, afin de commencer la construction des murs, et on recommence ainsi de suite pour chaque étage.

 

 

 

 

 Seulement, Hitler a oublié un détail : la construction de ses " dômes de béton" ne laisse pas les Anglais indifférents.

La maîtrise du ciel par les Alliés, leur permet de surveiller l’Allemagne est les territoires occupés grâce à des photographies aériennes, et de bombarder les sites les plus menaçant. Ils bénéficiaient aussi  des réseaux de résistance.

Un rapport évoquant pour la première fois des fusées, des chantiers anormaux près des cotes de la Manche et une base secrète à Peenemünde parvient au printemps 1943 à Londres. En juin 1943, ils identifient une fusée sur une photo aérienne prise au dessus de Peenemünde. Cette découverte leur certifie désormais que les Allemands développent des missiles d’un nouveau genre.

 

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Ces missiles ont des caractéristiques bien particulières, que nous avons essayé de modéliser sur excel et que nous résumerons ici au plus court. Nous nous sommes basés sur un certain nombre de chiffres trouvés sur différents sites : la masse au départ de 13 000 kg, la vitesse d'éjection de 2 000 m/sec, le débit massique de 130 kg/sec et le diamètre de la fusée de 1.65 m, avec un arrêt des moteurs choisi à 60 secondes.

 

 

Nous resterons sur un même plan vertical...

Pour cela nous reprendrons les calculs évoqués précedemment, auxquels on peut rajouter:

la force des frottements de l'air : f = 0.5 x Cx x rhô x S x v²

       

         avec : - S la surface (nous prendrons le diamètre)

                  - rhô, la masse volumique de l'air (soit 1,2 kg/m3), que l'on calcule avec la formule : rhô =(P x M)/(R x t) avec M la masse moléculaire de l'air, P la pression qui varie en fonction de l'altitude, R la constante des gaz parfait (nous considérerons que l'air est un gaz parfait) et t la température en Kelvin qui lui aussi varie en fonction de l'altitude (pour le calculer nous prendrons une perte de 6.5 degrès par kilomètre pendant 11 kilomètre  et une stabilisation de la température à 216.65 Kelvin jusqu'à 20 kilomètres (références en orange)) 

                   -v: la vitesse en m/sec

                  -Cx: le coéfficient aérodynamique ou coefficient de trainée de la fusée (propre à chaque fusée, habituellement calculé dans une soufflerie). La fusée se déplaçant dans l'air, subit une distribution de pression opposée au sens de l'avancée de l'engin ; cette composante est appelée trainée et Cx en est le coefficient. Pour le calcul de Cx : nous avons à l'aide d'aérolab et d'un fichier conçu pour les V2, obtenu la courbe de variation du coéfficient aérodynamique en fonction de la vitesse (en match):

 

 

Avec pour abscisse, la vitesse en match, et pour ordonnée le Cx. (Références en jaune)

On peut décomposer cette courbe en 4 droites :

X « appartient à »[0,00 ;0,08]   y=-0.125x+0.18         X « appartient à »]0.08 ;0.84] y=0.17

X « appartient à »]0.84 ;0.88]  y=0.607x-0.36           X « appartient à »]0.88 ;4.00] y=-0.057x+0.34

 

Le fait que la vitesse est négative est dû au référentiel: ainsi la valeur est inscrite vers le "bas"...

Nous ne développerons pas plus loin, car nous aurions pu faire un TPE seulement sur une telle modélisation, mais si vous voulez plus d'informations,  nous avons laissé sur celle-ci tous les calculs et chiffres que nous avons utilisé...

Modélisation sur excel du V2 (notre document exel à télécharger)

Nous obtenons ainsi ce graphique:

Bien entendu de très nombreux facteurs ne sont pas pris en comptes ou alors ils sont simplifiés...

 

 

 

Nous considérerons que les frottements de l'air sont négligeable à partir de 20 000 mètres.




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